Verix, champion de l'Arc World Tour 2023 : « Mon prochain objectif, c'est de gagner l'EVO ! »

Verix est le champion de l’Arc World Tour 2023 sur Guilty Gear Strive ! C’est la première fois qu’un joueur sénégalais – et même africain – remporte une telle compétition sur un jeu de combat ! Pour Passion Versus, le joueur de l'équipe Solo Esport a accepté de revenir sur cette compétition et sur ce qu’il a prévu pour la suite !

Passion Versus : Notre dernière interview date de décembre, où tu venais de gagner l’Ultimate Fighting Arena. Comment t’es tu préparé ensuite pour ces finales ?

Verix : Je me suis principalement entraîné en ligne, je n’ai pas fait de tournoi offline entre l’UFA et l ‘Arc World Tour. J’ai travaillé les match-ups que j’allais potentiellement rencontrer, et quand ils ont drafté les groupes, j’ai une idée plus claire sur les personnages que j’allais affronter, donc j’ai pu me concentrer dessus.

PVS : Comment t’es tu senti quand tu as vu ta pool ? Tu nous avais déclaré la dernière fois que tu craignais plus les joueurs asiatiques avec des personnages exotiques, mais finalement, tu n’en as pas affronté...

Verix : Je me suis dit que c’était un bon vieux tournoi américain, comme d’habitude ! Les personnages m’étaient familiers. Finalement, dans tout le tournoi, il n'y avait que Sol et May que je n’avais pas déjà affrontés en tournoi. J’ai pu m’entraîner avec Skyll (joueur français de Sol, NDLR) et Slash (joueur saoudien de May, lui aussi qualifié) pour ces match-ups.

PVS : Comment s’est passé ton voyage, ta gestion du décalage horaire ?

Verix : Je n’ai eu aucun souci, l’organisation paie tout et j’ai pu arriver un jour avant pour m’adapter un peu au décalage horaire.

PVS : Raconte-nous un peu le déroulement de tes phases de pools.

Verix : Ceux qui me faisaient le plus peur, ce sont les joueurs de Happy Chaos. C’est un match-up assez chiant et polarisant, que je n’aime pas spécialement jouer, mais qui reste abordable. Je craignais aussi le Zato de Jonathan Tene, mais à ma grande surprise, il a joué Sol, un personnage que je connais beaucoup mieux.

PVS : Suivais-tu en même temps les autres groupes, le comptage des points, pendant le tournoi ?

Verix : On était dans une salle spéciale où l’on pouvait jouer et regarder le live, alors oui, je regardais les autres matchs en m’échauffant un peu. Je n’ai pas cherché à compter les points, à voir qui pouvait se qualifier, je me suis juste dit que je devais gagner tous mes matchs !

PVS : Comment as-tu géré le temps entre ta qualification et le début du top 8, le lendemain ?

Verix : J’étais fatigué alors je suis rentré me reposer, mais je n’ai pas fait de matchs. J’avais mon PC, donc j’ai pu regarder quelques trucs en training, ce que je pouvais faire contre le perso d’Umisho (joueuse américaine de Sol), ce qu’elle pouvait potentiellement faire.

PVS : Comment sentais-tu ce top 8 ?

Verix : J’étais confiant ! Comme je l’ai dit la dernière fois, Nagoriyuki a plutôt l’avantage sur les personnages présents dans cette compétition – et encore plus dans ce top 8 ! Tant que je jouais bien, j’étais aussi confiant contre les joueurs. Finalement, j’ai eu pas mal de chance [rires].

PVS : Le premier affrontement contre Umisho a été très serré !

Verix : J’ai gagné le premier match sans trop de soucis, mais j’ai perdu le deuxième match sur une grosse erreur. Si je ne l’avais pas faite, j’aurais mené 2-0; peut-être même gagné 3-0. Cette erreur m’a coûté une game, mais elle aurait pu être fatale dans un jeu avec beaucoup de momentum comme Strive !

PVS : Ensuite, tu as dû vaincre Tempest, le joueur américain de Leo.

Verix : Je pense que c’était probablement l’adversaire le plus compliqué que j’ai affronté. C’est sûr qu’il voulait prendre sa revanche par rapport à l’EVO 2023 [où Verix l’avait battu 3-1 , NDLR]. Leo est un personnage très fort, et Tempest est le meilleur avec lui. C’était le match le plus dur de ce top 8. Heureusement, j’ai pu exploiter les quelques erreurs qu’il a faites pendant le match !

PVS : En grande finale, tu retrouves Slash ! Est-ce que tu t’y attendais ?

Verix : En winner semi-finale, il a perdu 3-0 contre Tempest dans un set assez dominant, alors je pensais qu’il allait perdre à nouveau contre lui en loser final. Mais il s’est bien débrouillé et il a réussi à me rejoindre en grande finale. Ce qui m’a fait bizarre, c’est que, pendant le tournoi, il m'a répété durant le tournoi: « On se retrouve en grande finale ! » J'étais donc vraiment content de l’affronter à ce moment-là !

PVS : Comment as-tu abordé ce match ?

Verix : On est partenaires d’entraînement, on joue souvent ensemble online, mais c’est la première fois qu’on s’affrontait en tournoi. J’étais assez confiant quand même. J’ai remarqué que le public était vraiment investi, à fond derrière Slash ! Ce qui m’a permis de remporter ce set, c’est l’exploitation de ses faiblesses. Pas nécessairement celles de son personnage, mais celles du joueur lui-même… J’espère qu’il ne lira pas cette interview [rires]. Quand tu regardes le set, même si c’est 3-2, tu vois que j’ai raison presque partout, et c’est grâce à ça.

PVS : Tous tes matchs de top 8 ont été extrêmement tendus et se sont soldés par des 3-2, il a fallu que tu restes solide jusqu’à la fin !

Verix : Je crois que j’ai cette qualité de ne pas paniquer dans des situations compliquées ou stressantes. Je ne fais rien qui montre que je panique et je punis les erreurs de mes adversaires. Quand il y a 2-2 et qu’il reste un pixel de vie à l’adversaire, tu peux paniquer un peu et tout faire pour finir le round rapidement, mais ce n’est pas mon cas. Et le public n’affecte pas non plus ma façon de jouer...

PVS : Au moment où tu mets le coup final ou quand tu brandis le trophée, est-ce que tu réalises que tu es champion du monde ?

Verix : C’est assez bizarre, parce qu’une victoire comme ça, c’est impressionnant, mais sur le coup – et jusqu’à maintenant – je ne réalise pas ! Je suis content bien évidemment, mais c’est comme si j’étais neutre, que je n’arrivais pas à me rendre compte de ce que j'ai fait. Et je ne comprends pas pourquoi [rires] !

PVS : C’est sûr que que tu as accompli quelque chose d’incroyable, surtout quand on sait d’où tu viens, des galères que tu as traversé pour jouer au jeu dans de bonnes conditions, ta progression...

Verix : D’ailleurs, on en parlait la dernière fois, quand je disais que j’avais une certaine progression de mes résultats de tournois : top 8-6 en Loser, puis passer en Winner, gagner l’UFA en ayant dû reset… Cette fois, j’ai gagné en restant en Winner tout le long, je pense que ça conclut bien ce World Tour ! Même s’il y a encore des choses à améliorer...

PVS : Qu’est-ce que tu as prévu pour la suite ?

Verix : Arc System Work m’a invité à l’EVO Japan pour des matchs d'exhibition, mais je ne pourrai malheureusement pas faire le tournoi. Sinon cette année, je ferai tout pour faire l’EVO Las Vegas et l’UFA : les deux permettent de se qualifier directement à l’Arc World Tour 2024, et je veux défendre mon titre ! Ils ont changé le système cette année, il y a plus de qualifications par points. L’étape la plus difficile d’ailleurs, c’est vraiment la qualification. Il y aura des tournois en ligne, mais je ne sais pas si je pourrai y participer, car je suis en Afrique. Dans le pire des cas, je ferai les tournois Gold pour avoir des points. Mais je veux vraiment gagner l’EVO, c’est mon prochain objectif. Si je gagne ce tournoi, j’aurai tout fait !

PVS : Et toujours sur Nagoriyuki, tu ne comptes pas changer de personnages ?

Verix : On ne sait pas si le perso va être nerfé, j’espère qu’après ma victoire les développeurs ne se sont pas dit qu’il est trop fort [rires] ! Je souhaite vraiment continuer à jouer le perso jusqu’au bout, je n’ai pas envie de gâcher trois ans d’expérience. Je joue d’autres personnages pour le fun, mais pour la compétition, je veux rester sur Nago. Maîtriser un perso aide vraiment beaucoup, ça donne un certain avantage.

PVS : Un petit mot pour la fin ?

Verix : Je serais là pour cet Arc World 2024, merci de continuer à me soutenir !

Pour d'autres interviews sur le site, c'est par ici !

Retrouvez un entretien sur l'E-sport au Sénégal, avec Verix et son manager, sur le site Cultea.

Si vous appréciez le contenu du site, vous pouvez nous soutenir financièrement sur la page KissKissBankBank. Merci !