GranBlue Fantasy Versus Rising : ce que les nouveautés changent à la compétition

Le Granblue nouveau est arrivé : depuis le 11 décembre 2023, le jeu d’Arc System Works et de Cygames est disponible dans une nouvelle version : Granblue Fantasy Versus : Rising (GBVSR). Nouveaux personnages, nouvelles mécaniques de jeu, rééquilibrage : c’est pratiquement un nouveau jeu qui s’offre aux fans. Passion Versus revient sur ces différences et surtout sur ceux qu’elles changent à la compétition sur le jeu, avec l’éclairage de deux des meilleurs joueurs français, Arefu et Trykeazer.

Cet article utilise du vocabulaire technique des jeux de combat. Des références sont disponibles dans cet article si vous n’en comprenez pas l’intégralité. Il est également recommandé de connaître les bases du jeu et ses mécaniques universelles pour bien en saisir toutes les subtilités. Pap a fait une vidéo qui explique tout cela si vous ne connaissez pas du tout.

Si le feeling général de Granblue Fantasy Versus est toujours là et que les anciens joueurs y retrouvent leurs marques, un certain changement de philosophie apparaît immédiatement quand on compare les versions du jeu : Rising est plus dynamique, plus porté sur l’agression. Les stages sont plus petits, ce qui pousse mécaniquement à l’interaction, mais surtout les développeurs ont fait un choix qui différencie énormément la nouvelle itération de sa prédécesseure, comme l’explique Arefu : « Les coups EX ne font plus de Hard Knock-down (HKD : mise au sol lourde), les balayettes en combo non plus. Avant, tout le jeu était centré autour de ça : comment mettre un HKD et ensuite appliquer mon gameplan. » Cette diminution du nombre de HKD augmente ainsi la vitesse du jeu : les personnages se relèvent et agissent plus vite, l’attaquant a moins le temps de préparer des setups offensifs, les situations sont plus variées. Il y a donc moins de safejumps, de setups meaty... Mais l’éléphant dans la pièce, qui apporte les plus gros changements, ce sont bien sûr les nouvelles mécaniques : les dash attacks, U Skill et Brave Points.

Toujours plus vite, toujours plus loin

66L : trois lettres qui terrifient les joueurs de GBVSR et définissent presque à elles seules le neutral du jeu. L’introduction des dash attack (deux fois (66) avant puis un bouton d’attaque) est une des nouveautés de cette version. Tous les personnages gagnent ainsi trois coups, un pour chaque bouton (faible L, moyen M, fort H), mais c’est la version light (L) qui est au centre de l’attention. Si la distance parcourue et la hitbox du coup diffèrent selon le perso, le 66L reste extrêmement rapide (8 frames de startup, plus le début du dash) et surtout +2 on block pour tout le monde ! Un véritable « neutral skip » qui change la manière d’aborder le jeu : « certains coups qui étaient safe avant ne le sont plus, des outils de pression sont beaucoup moins forts à cause de lui, » décrit Arefu, « très vite le neutral devient « qui réussira à mettre son 66L en premier » ». Ces dash attacks ont même des conséquences sur l’utilisation des projectiles par exemple : « elle va tellement loin qu’aux distances où tu voulais utiliser des projectiles, tu risques de te prendre un 66L counterhit » précise Trykeazer. Et même si la dash attack ne touche pas en hit, l’adversaire peut simplement reprendre son tour grâce à elle, étant donné qu’il sera positif. Et ce n’est pas le seul élément qui vient affaiblir le jeu de projectile et perturber le neutral du jeu : les U skill remettent eux aussi totalement en question certaines approches.

Claque ta barre on te dit

Ces coups spéciaux utilisent 50 % de la barre de super (ou même moins, car ils en redonnent 25 % en hit et 12,5 % en block si utilisés dans le neutral) et sont des versions boostés, encore plus fort que les coups EX (qui eux n’occasionnent qu’un cooldown plus long, sans consommer de ressources). Et certains d’entre eux sont extrêmement utiles au point de changer la manière d’approcher (ou de se défendre contre) un personnage qui atteint ses 50 % de barres comme le décrit Arefu : « Beaucoup de U Skill invalident le neutral de certains personnages, parce que si tu bouges une oreille tu risques d’en manger un ». Un argument de plus contre les projectiles, qui représentent un gros risque si l’adversaire a un puissant U Skill « anti boules ». Surtout que les fameux HKD qui ont disparus des Skills EX se sont retrouvés sur ces U Skills : en placer signifie donc se retrouver dans une position très avantageuse, avec le temps de se rapprocher de son adversaire et de le mixer à la relevé (quand il n’y a pas carrément un combo complet derrière) ! Avoir de bons skills U représente assurément une force, et leur introduction a bouleversé la Tierlist (nous y reviendrons).

Brave sans défaut

Enfin, le dernier gros changement universel intervient au niveau des ressources, avec une nouvelle qui s’ajoute aux existantes : les Brave Points (BP). Au nombre de trois par round, ils débloquent deux nouvelles actions : les Raging Strikes et les Brave Counter. Les premiers sont raccords avec le tournant « offensifs » du jeu : ce sont des coups imblocables qui peuvent également s’utiliser en combo, pour un BP. Si à haut niveau, les placer en neutral n’est pas facile (ils sortent en 28 frames avec un gros bruit, un joueur bien réveillé peut le spotdoge et punir violemment derrière), ils sont de puissants outils en combos. Grâce au Raging Chain, un follow-up du Raging Strike pour 25 % de barre de super, il extrêmement rentable après avoir réussir à ouvrir la garde de l’adversaire de continuer son combo avec un Raging Strike, le scaling étant très faible. Cela permet des dégâts importants même au milieu du terrain, chose qui était plutôt absent de la version précédente. Il y a même des combos avec plusieurs Raging Strike à l’intérieur, parfois plus intéressant que l’utilisation d’une super ! Pour contrebalancer ce festival offensif, l’autre utilisation des BP est purement défensive. Les Brave counter se déclenchent pendant la garde, sont plus on block et permettent de repousser l’adversaire tout en infligeant quelques dégâts en hit, voir même infligeant un HDK sur si ils passent en counter hit ! Les joueurs sont unanimes sur le fait que cette mécanique est vraiment très forte, dans un jeu où il est relativement dur d’ouvrir la garde. Ainsi, « les BP dictent le mood du match » résume Arefu, avec la capacité de pouvoir Brave Counter ou non, et surtout en considérant le fait que moins un personnage a de BP, plus il prendra de dégâts (jusqu’à 50 % de dégâts en plus quand le compteur atteint 0 !). Cette ressource redonne également une utilité particulière aux Supers (les Skybound Art et Super Skybound Art) : en placer une redonne un BP, et s’en prendre une en « clean hit » fait perdre un (SA) ou 2 (SSA) BPs. Des mécaniques universelles très fortes donc, mais dont tous les personnages ne profitent pas autant, comme l’illustre Trykeazer : « le Brave Counter est par exemple particulièrement fort sur des persos qui zonent comme Ferry, que tu galères à atteindre et qui te repousse directement ! »

Le royaume des chats

Ces nouvelles mécaniques viennent complètement bouleverser la Tierlist du jeu, tous les personnages n’en profitant ainsi pas de la même manière. S’il est encore bien trop tôt pour établir des tiers lists, certaines tendances se dessinent. Des personnages pas forcément bien considérés autrefois profitent ainsi énormément du nouveau système, que ce soit du 66L, de bons U Skill ou d’un peu de tout et deviennent largement plus viables (Soriz, Lowain), tandis que d’autres confirment leur place dans le top du jeu (Zeta, Cagliostro, Lancelot). Le grand gagnant incontesté de cette mise à jour, c’est Seox, qui bénéficie d’U Skill particulièrement efficaces, que ce soit son projectile extrêmement actif, son saut sur le mur qui a différents follow-ups et ses rekkas. Des coups qui étaient déjà biens avant mais qui grâce aux dégâts supplémentaires et aux possibilités de combos données par les versions U deviennent vraiment très forts, notamment grâce au scaling assez faible et surtout qui disparaît si un Raging Strike est placé ensuite dans le combo !

Un autre personnages à oreille de chat accompagne Seox au sommet des Tier lists (et dans les Top 8) : Nier, une nouvelle venue qui se bat avec une marionnette qu’elle appelle grâce à ses coups spéciaux. « Les mécaniques du jeu ne s’appliquent pas à elle » résume Arefu. Contrairement aux autres personnages, elle n’a pas de cooldown sur ses spéciaux et elle peut cancel ses spéciaux entre eux grâce à une ressource supplémentaires qui lui est propre. Cela lui donne d’énormes dégâts grâce à des combos dévastateurs (du genre 50 % de la barre de vie) sur n’importe quelle ouverture, sans forcément utiliser de ressources (BP, barre de super) autre que la sienne exclusive. En plus, elle dispose de très bons normaux (qui sont buffés lorsque la poupée est absente du terrain), d’un excellent reversal et profite très bien du Brave Counter pour respirer, le temps que la marionnette (qu’il est possible de frapper et de mettre hors combat quelques temps) ou que ses ressources reviennent.

Juste derrière ce top 2 incontesté du jeu, l’autre nouveau venu, Siegfried, se défend également très bien dans cette nouvelle meta, et prouve que des U Skill over the top ne sont pas nécessaire pour briller, comme l’explique Trykeazer : « Siegfried n’a pour moi pas de U Skill phénoménaux – même s’ils sont bons - mais reste très fort grâce à son kit global, et ses normaux de fou permettent de limiter les dash attack. Un peu comme Cagliostro d’ailleurs, qui check elle aussi bien les dashs. Globalement, les persos très forts ont de très bons dégâts peut importe où il te touche sur l’écran ». Même si globalement, avoir un bon 66L ou un U Skill particulièrement fumé reste un excellent argument pour prétendre aux hauteurs de la Tier list ! Les joueurs sont sinon plutôt d’accord pour dire qu’il n’y a a priori pas de low tiers évident (contrairement à la version précédente), et même si certains personnages comme Anila ou Avatar Belial ont des défauts assez visibles, ils peuvent tout de même s’en sortir (un Avatar Belial s’est d’ailleurs qualifié en top 8 du tournoi de qualification au Japon). Si l’on risque de voir des Nier et des Seox (ainsi que des Siegfried, Zeta, Lancelot...) bien représentés à la Kayane Cup et à l’Arc World Tour, le jeu n’en est qu’à ses débuts et les évolutions qu’apporteront les différents patchs pourront tout chambouler !

Un grand merci à Arefu et Trykeazer pour leur aide précieuse dans la rédaction de cet article.